mercredi 19 mars 2014

Livre numéro 100 : L'élégance du hérisson + Avis sur le film

 Auteure : Muriel Barbery
Edité chez : Gallimard
Résumé : 
 
" Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois.
Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches.
Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "


Avis :


L'élégance du hérisson est un roman que l'on aime ou que l'on déteste. Pour ma part je l'ai bien aimé.

Notre avis sur ce roman se base uniquement sur la façon dont on le perçoit. Certains le trouveront génial et d'une grande sagesse tandis que d'autres n'y verront qu'un étalage de culture et de la prétention de l'auteure. Il faut s'attendre à trouver un vocabulaire soutenu et une érudition qui n'est pas du goût de tout le monde.

Les deux personnages principaux que l'on rencontre sont bien singuliers et c'est par cette singularité que toute l'atmosphère du livre va se jouer.

J'ai beaucoup aimé ces deux personnages. J'ai préféré Paloma à laquelle je m'identifiais le mieux. Chacune a une vision du monde particulière et enrichissante pour le lecteur. L'une est concierge, l'autre collégienne mais toute deux dont très intelligentes et un peu pessimiste sur la race humaine. En tant que pessimiste notoire, je ne pouvais qu'être d'accord avec leurs commentaires sur la société. 

Avec Renée et Paloma s'ajoutent deux autres merveilleux personnages : Kakuro Ozu et Manuela. Tous les deux ont un cœur énorme et relèvent Renée d'une façon si altruiste. Comparé à tous les "hypocrites" de l'immeuble comme les décrit la concierge, c'est beau de voir des personnes si dévouées et désintéressées par-dessus tout. 

Les passages où Renée narre utilisent plus de vocabulaire précis (= qui vont vous faire aller chercher la définition) que Paloma et ces emplois fréquents en ont agacé plus d'un mais ils m'ont paru utiles. Si l'auteure qui, via Renée et Paloma montre son grand savoir et enrichit nos esprit de vocabulaire, pourquoi être agacé ?  (Mais c'est vrai, caser superfétatoire ou wabi dans une conversation courante n'est pas chose aisée)

Bon, je reconnais que je suis très vite passé sur certains passages mais je suis sûr qu'en s'y attardant un peu plus, ils doivent être superbes. Je pense que si j'avais pris mon temps pour découvrir ce roman, j'en serais ressorti beaucoup plus marqué que maintenant. Mais ainsi va le monde, trop rapide pour s'attarder sur les éléments, si intéressants soient-ils vous ne trouvez pas ?

En ce qui concerne l'histoire, le statu-quo est assez long. On découvre pendant une centaine de pages Renée et Paloma vivant leur vie chacune de son côté sans s'être jamais adressé la parole. Puis, Kakuro Ozu, un Japonais (sans blague ?) arrive et cette routine va se retrouver chamboulé, surtout pour Renée.

La relation entre Renée et Kakuro était très belle. La réunion de ces deux êtres que tout oppose et qui va changer Renée à tout les points de vue vaut le détour. Par l'intermédiaire de Kakuro et Paloma, le lecteur découvre la culture japonaise comme il a eu peu l'occasion de la découvrir. On sent cette timidité et cette maîtrise de soi en Kakuro et ces valeurs ressortent lors de ses rendez-vous avez Renée. Quand on sait toutes les étapes qu'a traversé la concierge, cet homme est tout à fait ce qu'il lui fallait, ce qu'elle a mérité après tant de labeur.
Ce que j'ai apprécié dans cette relation, contrairement à d'autres romans, c'est que Renée ne change pas du tout au tout en à peine une semaine. Elle reste distante et peu sûre d'elle comme elle le fut avant et ne va pas tout changer spontanément parce qu'elle est amoureuse. 

La fin... Comment vous dire ? La fin est ignoble, horripilante. Comme dans la vraie vie, quand tu as l'impression que le pire est passé et que le meilleur reste à venir VLAN l'Univers arrive en rabat-joie et ça donne ce que ça a donné.

En résumé : L'élégance du hérisson est un roman très enrichissant et qui grâce à la plume de l'auteure, se dévore rapidement. Le tout porté par des personnages attachants. Mais comme énoncé au début de l'article, on adhère ou pas. J'espère que vous y adhérerez.

Note : 3.5/5


Ce n'est pas fini, il reste un avis sur l'adaptation...

Réalisatrice : Mona Achache

Productrice : Anne-Dominique Toussaint

Scénaristes : Mona Achache, Muriel Barbery

Acteurs principaux : Josiane Balasko, Garance Le Guillermic, Togo Igawa

Sorti en 2009









J'ai préféré le film au livre mais c'est peut-être parce que je l'ai vu avant de le lire mais d'autres choses entrent en jeu.

L'histoire et les personnages sont fidèles au roman mais il y a eu quelques changements qui pour moi, ont été du meilleur effet.

Les acteurs jouent tous très bien et mention spéciale à  la jeune Garance Le Guillermic qui s'est merveilleusement approprié le personnage de Paloma.

Le personnage de Paloma est plus développée dans le film, j'ai l'impression. Dans le livre, ses interventions se font sous forme de "pensée profonde" ou "journal du mouvement du monde" c'est-à-dire des confessions écrites tandis que dans le film, elle se promène avec une énorme caméra donnée par son père. 

Par contre, Renée est moins développée, son passé tout du moins. Elle n'avoue qu'assez tard être veuve et je me suis plus attachée à elle dans le livre mais puisqu'elle est farouche, c'est compréhensible.

Ce qui diffère du roman et que j'ai adoré, c'est la créativité de Paloma. On la voit qui fait des dessins dans sa chambre si on n'en fait nullement mention dans le roman mais c'est tellement inventif et ça donne une belle esthétique du film.

En résumé : Honnêtement, je vous recommanderais plus le film que le livre car le rendu est le même, le film est plus court et qu'il présente des choses que j'ai préféré au roman mais je ne dis pas que le livre est inutile sauf que si vous hésitez à vous lancer, je recommande le film.

Note : 4/5

2 commentaires:

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