vendredi 15 mars 2013

Livre numéro 19 : Running Man. Stephen King.

Auteur : Stephen King écrit sous le pseudonyme de Richard Bachman
Edité chez : Le livre de Poche.
Résumé :  Premier quart du XXIe siècle. La dictature s'est installée aux 
États-Unis. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeux suivie par des millions de fans : c'est " La Grande Traque ". Ben Richards, un homme qui n'a plus rien à perdre, décide de s'engager dans la compétition mortelle. Pendant trente jours il devra fuir les redoutables " chasseurs " lancés sur sa piste et activement aidés par une population encouragée à la délation. Tous les moyens sont bons pour éliminer Ben Richards... Dans ce livre terrifiant, le maître incontesté du suspense, le grand écrivain américain Stephen King, alias Richard Bachman, nous fait vivre cette diabolique course contre la mort sans nous laisser un instant de répit. Fascinant. 

Avis :

 Commencé le 15/03 Terminé le 15/03

Imaginez-vous vivre dans le monde décrit par Stephen King dans dix ou quinze ans
Des quartiers dévastés et pollués au possible partout. Une population touchée par la pauvreté. L'accès aux bibliothèques est réservée aux plus riches seulement. Achetez des livres ? Quelle idée saugrenue ! Le salaire que vous touchez vous permet d'acheter des pilules nutritives au maximum. Le travail que vous faites est dans un lieu très exposé aux radiations dans le meilleur des cas. Dans le pire, surtout pour les femmes, celles-ci sont obligées de se prostituer pour survivre. Enfin, survivre est un grand mot, les clients louches qui est votre seule clientèle vous refilent des M.S.T. S'il vous reste de l'argent, vous pouvez acheter de la drogue pour échapper à cette misère quelques temps. Vous commencez à avoir de plus en plus de difficultés à respirer et autour de vous, des personnes meurent "d'asthme" selon les médecins. Tout cela recommence chaque jour.
Dans votre deux pièces miteux, entre les meubles complètement rongés par les parasites et la chambre commune où votre enfant tousse à cracher ses poumons. Sans que vous pouviez faire grand chose. Si ce n'est économiser et se serrer la ceinture pour acheter un peu de médicament afin de le soulager quelques temps, se trouve un Libertel, une télévision que le Gouvernement a offert à chaque foyer qui diffuse des programmes en continu. Qu'est-ce que vous faites ? Vous regardez le Libertel pour espérer sortir de votre vie abominable. Quoi de mieux pour se remonter le moral que de voir des personnes lâchées dans un bassin de crocodiles ou des cardiaques accrochés à un moulin qui est près à accélerer à chaque mauvaise réponse aux questions posées par l'animateur. Toutes ces personnes tentant de gagner de l'argent pour chaque minute à tenir dans ces jeux. Quel plaisir de voir des personnes aussi débiles prêtes à renoncer à leur dignité et certaines parties de leurs corps ! C'est très drôle et rassurant jusqu'au jour où, après des années de chômage, une vie peu recommandable et une fille de 18 mois atteinte d'une pneumonie sans argent pour la soigner, la seule solution est de participer à une de ces émissions.

C'est le cas de Ben Richards, notre protagoniste qui traverse les rues de sa ville dévastée par la pollution, la pauvreté et les délinquants afin de se rendre à la société de production de ces jeux.
Après une batterie de tests médicaux, psychologiques et ceux qu'on trouve dans les écoles, Richards est retenu parmi la foule de prétendants présents lorsque Richards a pénétré les locaux de la société. Ses résultats aux tests et une enquête sur son passé l'ont conduis au jeu de "La Grande Traque". Le principe est simple. Le concurrent en lice doit survivre des Chasseurs à ses trousses, les Chasseurs doivent tuer le concurrent. Le concurrent touche cent dollars par heure de cavale. Sa traque s'arrête au bout de trente jours et le concurrent touche un milliard de dollars. Mais personne jusque-là n'a réussi à tenir les trente jours.
  Le jeu se passe dans tous les Etats-Unis, ainsi, lorsque l'émission commence, une image du concurrent est diffusée à travers tous les Libertels, ainsi si les téléspectateurs remarquent un concurrent, ils peuvent appeler la société et leur fournir le renseignement, ils toucheront cent dollars, mille si la piste permet aux Chasseurs de tuer le concurrent. 
C'est une idée révoltante ? Dégradante ? Animale ? Cruelle ? Sachez que La Grande Traque est le programme le plus suivi de la société.

          Running Man a été très surprenant, très haletant, très facile à lire. Le concept est vraiment bien recherché, le fait que le jeu de chasse à l'Homme ne se passe pas dans une arène coupée du monde comme Hunger Games ou les combats de gladiateurs de l'Antiquité mais dans tous les Etats-Unis est très originale. Ainsi, le concurrent doit faire preuve d'une ingéniosité superbe pour survivre. Ou sinon, il est complètement désespéré/fou et se jette à corps perdu dans la foule qui va le livrer. Richards est dans la première catégorie, il doit gagner de l'argent pour venir à aide à sa famille, surtout sa fille Cathy. Aussi, mieux vaut ne pas faire n'importe quoi
Il rivalise de plans pour traverser les Etats-Unis sans se faire repérer par la population ne voulant qu'une chose : sa chute
Ainsi, avec un peu d'argent, il utilise toutes les combines possibles : déguisement, fausses-identités, circulation dans les quatre coins des Etats-Unis... 
Dans son périple, il rencontre Stacey (un garçon) et son grand-frère Bradley, des noirs de Boston qui sont dans la même classe sociale que Richards. Bradley, qui vole des livres à la bibliothèque, explique à Richards, qui se planque chez eux, que l'air est tellement pollué qu'il provoque des maladies aux personnes qui le respirent. D'ailleurs, la petite soeur de Stacey et Bradley est atteinte d'un cancer des poumons à seulement cinq ans. Le Gouvernement a inventé un filtre nasal qui est censé immuniser son propriétaire de la pollution de l'air. Mais le filtre nasal a un prix très élevé et seuls les riches peuvent en bénéficier.
Richards va profiter de son succès médiatique pour faire circuler un message de propagande grâce aux enregistrements qu'il doit envoyer quotidiennement aux studios. Bien sûr, les studios truquent ces enregistrements pour faire monter la haine des téléspectateurs envers Richards. 

Ce livre a été une dystopie comme je les aime. Sombre avec un message : les médias de masse détournent la population de problèmes plus graves. La vie est devenue si insupportable que le Libertel est devenu la seule source de "bonheur" des personnes. Elles sont si désespérées qu'elles seraient prêtes à se battre contre des crocodiles ou dénoncer quelqu'un pour le mener dans le couloir de la mort afin de gagner quelques sous. Ainsi, le Gouvernement est sûr de maîtriser sa population pour éviter les révoltes.

J'ai eu l'occasion de lire deux autres histoires qui traitaient le sujet de la télé-réalité qui diffuse des programmes "barbares" et déshumanisant. Hunger Games qu'on ne présente plus et Acide Sulfurique qui se passe dans un camp de concentration. Les trois sont très intéressants et font réfléchir à leur façon. Acide Sulfurique est celui qui se concentre plus sur l'envers du décor, la production de ces programmes, il fait plus mention d'audimat, de nouvelles idées, c'est celui qui est le plus explicite sur le côté marketing de la télé-réalité mentionnée. Hunger Games est le plus centré sur la terreur et Running Man est le plus explicite sur la lobotomie que la télévision inflige. Chacun présente un point très intéressant sur la société et la dégradation de nos programmes, mêlme aujourd'hui. Je pense bien sûr à ça, vous l'aurez deviné :

Après ce genre de "démonstration d'intelligence", il n'est pas incongru d'envisager le programme dont on a eu droit dans Running Man, Hunger Games ou encore Acide Sulfurique.

La seule chose que je reproche à Stephen King c'est d'avoir été si pessimiste sur notre évolution. L'an 2030 pour lui est très similaire aux années qui ont précédés la première parution du livre, à savoir 1982, c'est-à-dire que les femmes n'ont pas changé de statut social, ce sont les ménagères et éducatrices des enfants, les homosexuels sont encore des rebuts de la société. Il y a les voitures qui marchent à l'air comprimés apportent du futurisme mais selon Stephen King, en 2030, le monde ne fait que se dégrader sans grandes améliorations. Le pilote automatique est de la technologie de pointe que personne n'a déjà vu. ça m'a fait sourire de voir que la caméra la plus high-tech du livre pèse trois kilos et marche avec des cassettes. 


En résumé : Si vous avez aimé Hunger Games (ou plutôt Battle Royale car la fin est vraiment très peu adaptée à un public sensible) ou si vous aimez les dystopies qui renvoient un message moralisateur et très critique de notre société. Running Man est parfait. Il est vraiment très facile à lire, il m'a fallut quelques heures pour en venir à bout. Comme Stephen King a dit pour Hunger Games "On n'arrive pas à lâcher ce livre". Le suspense est vraiment prenant. Moins que nos fameux jeux de la faim mais prenant quand même. Le maître du suspense a préparé une fin plus que surprenante et qui n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. J'ai été sur le cul.         

Note : 4.5/5 

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